INTRODUCTION
Contenu du livre
Le livre de Tobit raconte l’histoire de deux familles juives qui ont été déportées loin de leur pays. Les trois premiers chapitres présentent les principaux personnages : Tobit, Sara et l’ange Raphaël.
Tobit est exilé à Ninive, en Assyrie. Il est très pauvre et il est aveugle. Pourtant, même dans cette situation, il reste fidèle à la loi de Dieu. La nièce de Tobit, Sara, se trouve loin de lui dans la ville d’Ecbatane, à l’est de l’Assyrie. Elle a été mariée sept fois, mais chaque fois son mari est mort. Elle est désespérée et demande à Dieu de pouvoir mourir. Pendant ce temps, Dieu envoie l’ange Raphaël pour récompenser Tobit et Sara, qui lui ont été fidèles. Tobit envoie son fils Tobias chercher une somme d’argent que Tobit avait laissée à Ecbatane longtemps auparavant. Raphaël accompagne Tobias dans son voyage, mais Tobias ne sait pas qui il est. Le voyage réussit dans tous les domaines. Sara est libérée de l’esprit mauvais qui tue ses maris. Elle est donnée en mariage à son cousin Tobias, qui a bien retrouvé l’argent de son père. Enfin, Raphaël guérit Tobit, qui voit clair de nouveau.
Le but de l’auteur
Tobit est un Juif de la tribu de Neftali, dans le nord du pays d’Israël. Il a été déporté en Assyrie avec d’autres Juifs. Le livre de Tobit parle de la situation d’un Juif qui vit en dehors de son pays au 2
e
siècle avant J.-C. Mais il présente son histoire comme si elle se passait très longtemps avant, entre 745 et 612 avant J.-C. Tobit est un
modèle de Juif vivant à l’extérieur d’Israël
. Même loin du pays donné par Dieu, au milieu d’étrangers qui suivent des coutumes non juives, il est possible de mener une vie fidèle à l’alliance établie par Dieu.
C’est pourquoi l’auteur insiste sur l’
importance de la famille
et sur la valeur du mariage. Si une famille est unie et garde la foi de ses ancêtres, elle reste ce qu’elle est vraiment, malgré l’influence des coutumes non juives. Les enfants doivent se marier à l’intérieur de leur tribu, et surtout ils doivent donner à leurs vieux parents une tombe digne d’eux. Tobias risque sa vie pour cela. L’auteur du livre insiste sur les devoirs envers les morts.
Une vie juste s’exprime par les dons offerts aux pauvres. Ce sont des offrandes qui plaisent à Dieu. Mais pour le livre de Tobit, les offrandes sont uniquement destinées à ceux qui appartiennent au peuple juif. Il faut donner aussi la dixième partie de ses biens à Dieu.
Dieu n’abandonne jamais celui qui lui obéit, mais il se montre plein d’amour envers lui. Il récompense celui qui sort victorieux d’une épreuve en restant fidèle à la loi, bien au-delà de ce qu’il avait perdu.
Le style du livre et sa valeur religieuse
Le livre de Tobit est agréable à lire, car il contient des textes de genres divers : récits, prières, chants, bénédictions, louanges, paroles de sagesse. Tout le livre a un ton paisible et optimiste, qui prend sa source dans une foi solide. Il enseigne la joie d’agir selon la volonté de Dieu, sous son regard.
Le livre de Tobit met en valeur la
bonté de Dieu
. En effet, Dieu guérit au bon moment des malheurs, qu’il a permis pour produire un bien plus grand. Après avoir traversé leur dure épreuve, Tobit et Sara trouveront plus de bonheur qu’ils n’en avaient perdu. Ils sont tous deux des justes, et la justice produit le bonheur.
La
pratique de la justice
comprend la prière, les actions de bonté, le respect des morts, la pureté dans le mariage et le respect de Dieu, qui se manifeste dans l’amour des autres.
Tout le livre de Tobit montre une foi pleine d’ardeur dans le Dieu unique, qui a fait alliance avec son peuple. Tobit est fier d’appartenir à un peuple composé de « fils des prophètes » (4.12). Même en terre étrangère, il témoigne de la force et de la grandeur de son Dieu. Rempli d’espérance, il prévoit que Dieu rassemblera son peuple. A ce moment-là, toutes les nations de la terre croiront en Dieu.
Le livre de Tobit raconte une très belle histoire. Il a été très populaire, et les Juifs le lisaient souvent. Mais ils ne l’ont pas conservé dans la liste officielle de leurs Livres Saints, vers la fin du 1
er
siècle après J.-C., sans doute parce que le texte hébreu ou araméen était perdu.