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Judith

Judith INTRODUCTION

INTRODUCTION

Le livre de Judith raconte comment une femme délivre la communauté juive pendant une guerre qui devait la détruire entièrement. Bétulie, petite ville située au bord de la Judée, est menacée par le général Holopherne et son armée. Or, cette ville se trouve sur le chemin qui mène en Judée et à Jérusalem. Judith utilise la ruse pour tuer le général Holopherne. Tous les ennemis s’enfuient. C’est ainsi que

Dieu sauve son peuple grâce à une femme

.

Le livre de Judith et la situation historique

Le livre de Judith parle de la situation historique des Juifs pendant la première moitié du 3

e

siècle avant J.-C. Cependant, l’auteur présente son histoire comme si elle se passait quelques siècles plus tôt. Cette manière de faire est courante dans les écrits de l’époque (voir par exemple le livre de Tobit). Le passé aide à comprendre ce qui arrive dans le présent. Ici, il permet de rappeler que le Dieu d’Israël protège toujours son peuple, comme il l’a promis.

Au moment où le livre de Judith est écrit, les rois grecs qui dominent la Syrie – les Séleucides – sont les maîtres du pays des Juifs. L’influence de la culture et de la religion grecques sont un grand danger pour la foi au Dieu de l’alliance. Le livre de Judith, comme les livres des Maccabées, d’Esther et de Daniel, témoigne de la

résistance du peuple

juif à cette situation. Le nom de Judith veut d’ailleurs dire « La Juive ».

Contenu du livre

Le livre de Judith raconte un drame en trois parties :

Les circonstances qui préparent le drame (chapitres 1 à 7).

Le drame lui-même (chapitres 8 à 13).

Ce qui arrive après le drame (chapitres 13 à 16).

Comme au théâtre, les personnages du récit jouent un rôle qui montre des aspects étonnants de la réalité ou le ridicule de certaines situations.

Nabucodonosor est présenté comme le roi d’Assyrie (1.1). Or, les lecteurs juifs savent tous que cet homme détesté a, en fait, été roi à Babylone.

Judith est une veuve très belle que beaucoup d’hommes désirent prendre pour femme. Mais, après la mort de son mari, elle ne se remarie pas. Elle n’a pas d’enfants, mais elle permet que le peuple juif renaisse au plan politique et au plan de la foi. Elle est riche, mais elle passe beaucoup de temps à prier et à jeûner. C’est une femme sensible et fidèle à la loi, mais elle tue de ses propres mains le général Holopherne. Elle utilise par ailleurs sa beauté pour le tromper. Et Judith adresse une prière à Dieu avant de couper la tête d’Holopherne (12.4-5). Or, c’est cette femme-là qui sauve le peuple de Dieu.

Holopherne, lui aussi, présente des aspects qui étonnent le lecteur : c’est un grand général qui a remporté beaucoup de victoires, mais il est incapable de prendre Bétulie, une toute petite ville. Il se fait tuer par Judith avec l’arme même qui lui a servi à massacrer des ennemis très nombreux.

Akior est un non-Juif, du peuple ammonite qui a toujours été ennemi des Juifs. Pourtant, il a plus de foi dans le Dieu d’Israël que les chefs juifs de Bétulie.

Valeur religieuse du livre

Le livre décrit le

combat entre les forces du mal et celles du bien

qui traverse l’histoire humaine. D’un côté, il y a Nabucodonosor, à la tête d’une immense armée. Il se croit tout-puissant et dit : « Est-ce qu’il y a un autre dieu que Nabucodonosor ? » (6.2). De l’autre côté, il y a une toute petite ville, des gens qui ont peur et une jeune femme veuve qui coupe la tête du plus puissant des rois de l’époque ! C’est la faiblesse qui est victorieuse de la force, parce que Dieu protège son peuple.

Mais Dieu n’intervient pas directement. Tout se passe entre des êtres humains, avec l’orgueil et les désirs divers du côté assyrien, la foi, l’intelligence et le courage du côté de Judith. Dieu utilise ces qualités pour que le bien soit vainqueur du mal, même si Judith emploie aussi sa beauté et sa ruse.

Le livre de Judith vient d’un milieu très juif, mais il met en valeur un étranger. Akior est ammonite, un peuple ennemi des Juifs depuis toujours. Mais il explique aux Assyriens l’histoire et la foi d’Israël (5.5-21). Finalement, les Juifs l’acceptent comme membre de leur peuple.

Le livre de Judith montre ainsi qu’il est possible d’

accueillir des non-Juifs dans le peuple de Dieu

. En même temps, il encourage les croyants à tenir bon et à rester fidèles à Dieu, même dans le malheur.

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